Les charges historiques


Antiquité : le tout début
La culture du cocaïer est repandue depuis la plus haute antiquité au pérou et en bolivie où les habitants mâchent les feuilles de la plante "divine".

Ve siècle av. J.C. : d'Hérodote à Marco Polo
Le chanvre indien est connu depuis des siècles. Hérodote raconte que les Scythes jetaient des pierres rougies au feu sur des graines de chanvre et qu'ils tiraient, des vapeurs ainsi dégazées, le plus aigu des plaisirs. Marco Polo lui-même rapporte que le "vieux de la montagne", le célèbre prince de l'Antiliban, récompensait ses disciples, les Haschichins (qui, par déformation sont devenus les assassins) en les enivrant de haschisch.

1492 : L'amérique pré-colombienne avait ritualisé la cocaïne
Dans ce qui allait devenir l'Amérique latine, les peuples indiens employaient les feuilles de coca, un arbustre du Pérou dont on tire la cocaïne, aux propriétés toniques et antinévralgiques. Ils s'en servaient à des fins religieuses mais également pour entreprendre de longs parcours, au point d'en faire une unité de mesure : la cocada, distance parcourue sous l'effet d'une feuille de coca. On dit que tel village est à 4 ou 6 cocadas de marche ou bien qu'il faudra dix cocadas pour labourer un champ. Un coquero, c'est ainsi que l'on nomme le mâcheur de coca, chique ainsi quotidiennement de 25 à 30 grammes de feuilles, ce qui ne donne pas plus de 0,5 gramme de cocaïne. Ce demi-gramme suffit d'ailleurs pour tuer un homme s'il est absorbée par les cocaïnomanes est de 5 à 10 grammes par jour.

1859 : "Isolée"
La cocaïne a été isolée pour la première fois en 1859 par le chimiste allemand Albert Niemann.

1884 : Freud "découvre" les propriétés de la coke
A cette époque le père de la psychanalyse travaillait dans un service de neurologie où il avait entrepris d'expérimenter cette drogue comme anesthésique. Pour des raisons familiales il ne terminera pas ses travaux sur ce sujet et confia la poursuite des recherches à son confrère Carl Koller. Celui-ci, excellent chirurgien, découvrit que la cocaïne exerce une action efficace sur les terminaisons nerveuses sensitives dont elle bloque le fonctionnement. Cet anesthésique local très puissant lui permit d'opérer les yeux sans être gêné par les mouvements du malade.

1886 : Boissons familiales à base de coca
On lance en France une boisson à base d'extrait de coca : le vin Mariani "fortifiant des familles". Il contient dix pour cent de teinture ; la dose est un verre à bordeaux après les repas, conseillé comme calmant et reconstituant. Une boisson américaine célèbre a suivi l'exemple une vingtaine d'années plus tard. Puis les législations s'en sont mêlées et l'extrait de coca a été supprimé en 1910.

1899 : De la coco pour les écureuils des six jours cyclistes
Le docteur Max Novich rapporte dans la revue Abbotempo que "les entraîneurs donnaient souvent à leurs poulains de la cocaïne et de l'héroïne. A cette époque, c'est la cocaïne qui était plus largement utilisée comme stimulant par les cyclistes professionnels, mais son efficacité dépendait du dosage et de la façon dont elle était administrée. On la prenait généralement par voie buccale, mélangée avec de la caféine. Les entraîneurs de la vieille école qui ont utilisé ces préparations à base de cocaïne pour les "poulains" déclarent avec assurance qu'un coureur fatigué par une course de six jours retrouvait son deuxième souffle après absorption des ces mixtures".

1900 : Dans le Larousse médical
Dans le dictionnaire illustré de médecine usuelle, le docteur Galtier-Boissière la conseille en pommade pour les conjonctivites. L'efficacité de cette prescription était parfaitement connue des cyclistes dont les conjonctivites étaient exposées plus que quiconque aux poussières des routes non revêtues.

1912 : Avant la première guerre mondiale
En France, la coco fit ses premiers ravages en 1912. Le trafic était à peine clandestin. On trouvait de la "neige" dans les toilettes de toutes les boîtes de Montmartre, des Champs-Elysées, de Montparnasse et du Quartier Latin. Si pendant la guerre, le ravitaillement s'avérait plus difficile, les pilotes de chasse, quant à eux, ayant découvert qu'elle leur permettait de reculer de façon considérable la barrière de la fatigue, se bourraient de cocaïne avant de prendre les commandes de leur appareil.

1918 : Après la guerre
Nouvelle flambée de cocaïnomanie. Elle s'étend au monde entier et toutes les couches de la société furent atteintes. Les sportifs n'étaient pas les seuls. On vit des députés renifler une pincée de poudre avant de prendre la parole à la tribune de l'Assemblée nationale. En 1920, la France comptait au moins cent mille cocaïnomanes.

1924 : Remonter la pente
Louis Lewin dans son ouvrage classique Phantastica raconte que l'ascension jusqu'à des altitudes de 5000 à 6000 mètres est facilitée par la coca.


C'est ainsi que l'on apprit sous la plume du grand reporter Albert Londres, envoyé spécial du Petit Parisien sur le Tour de France 1924, que les frères Pélissier, "forçats de la route" de renom, étaient comme la plupart des coureurs, des pharmacies ambulantes. Ils transportaient dans leurs poches de la cocaïne pour les yeux, du chloroforme pour les genoux, de l'aspirine pour les migraines et une quantité d'autres médicaments.

1925 : La schnouff dans les cagnas
René de Latour, ancien rédacteur au Miroir des sports, qui a vécu les coulisses du cyclisme pendant un demi-siècle, trahit le milieu pédalant en dévoilant la consommation de neige par les six daymen : "Reginald Mac Namara (Australien spécialiste des six jours)avait une petite valise qu'il n'ouvrait qu'à l'abri de tout les regard, après avoir tiré le rideau de sa guitoune. Pourtant,... il m'en confiait la clé et je dois avouer que je ne pus résister, certain soir, à la tentation d'inventorier le contenu de cette mystérieuse valise. Elle contenait des comprimés de cocaïne."

1948 : L'avis d'un médecin des sports
Maurice Boigey, directeur de la cure d'exercice de Vittel, dans son ouvrage L'entraînement (paru aux éditions Masson), aborde en tant que moyen utilisé pour accroître le rendement physique : la cocaïne : "il est très difficile de savoir dans quelle mesure les sportifs emploient la cocaïne, mais quiconque est assez au courant de la situation ne mettra guère en doute que cette substance ne leur soit bien connue. Elle agit de manière efficace sur la sensation de fatigue ; elle peut donc, de ce chef, améliorer la capacité fonctionnelle au cours des efforts de longue durée. Toutefois, ce moyen de supprimer la sensation de fatigue (laquelle constitue normalement une sorte d'avertisseur nécessaire) n'est certainement pas inoffensif".

1963 : De l'herbe pour le torero
Miguel Guerra de Cea, dans son ouvrage Des toros et des hommes (paru en 1963 aux éditions de La Table Ronde), écrit : "le matador sommeille jusqu'à une heure de l'après-midi, lorsqu'il n'arrive pas à la dernière minute, pour partir à la plazza, après un bain de trente secondes et une bonne dose de marijuana"


Biily Bello, boxeur poids welter, qui promettait beaucoup, meurt d'un empoisonnement à l'héroïne alors que deux semaines avant son décès il avait été soumis à des examens qui n'avaient permis de déceler aucun symptôme particulier indiquant qu'il s'adonnait à l'usage régulier de cette drogue.

1964 : Anesthésie contre les coups
Max Novich, chirurgien-orthopédique asistant des United Hospitals de Newark, New Jersey (USA), révèle l'emploi de cocaïne comme anesthésique. "Certains boxeurs professionnels étaient massés par leur entraîneur avec des onguents contenant de la cocaïne. Ceci leur assurait une certaine anesthésie contre les coups tout en ayant un effet général stimulant."


Max Novich rapporte dans la revue Abbotempo "la mort récente, par empoisonnement dû à l'héroïne du géant Paul "Daggy" Dipscomb, footballeur professionnel vétéran des clubs de Pittsburgh Steelers et de Baltimore colts, a ému le monde sportif."

1966 : Décret d'application du 10 juin 1966 : la liste des produits
Le décret d'application 66 373 précise quelles sont les substances destinées à accroître artificiellement et passagèrement les possibilités sportives et qui, par conséquent, sont interdites dans le cadre des compétitions sportives :
1) "substances vénéneuses visées à l'article R.5.149 du code de santé publique", c'est-à-dire toutes les spécialités inscrites aux tableaux A, B et C :
tableau A : toxiques;
tableau B : stupéfiants, héroïne, opium, morphine, cocaïne ;
tableau C : produits dangereux.


1969 : Rick van Steenbergen inculpé pour trafic d'opium
L'ancien champion du monde de cyclisme se fait pincer avec un pain d'opium de dix kilos représentant 50 000 F. Son arrestation ne surprend personne. Selon plusieurs proches Rick 1 er avait même dû subir au cours des derniers mois, une cure de désintoxication.

1971 : Base-ball : programme de lutte anti-drogue
La plus importante ligue professionnelle des Etats-Unis vient de mettre sur pied un programme de lutte anti-drogue pour ses licenciés. Le porte-parole de cette ligue, Bowie Kuhn, déclare à un reporter du New York Times : "c'est un secret pour personne : les joueurs de base-ball américains font un usage immodéré de produits dopants et, plus paticulièrement de la marijuana, des amphétamines et des stimulants à base de benzédrine."


A Munich, lors de la réunion de la commission médicale du comité international olympique, une liste de substances dopantes a été établie. On y trouve dans le paragraphe "a" : stimulants psychomoteurs aux côtés de l'amphétamine : la cocaïne et dans le paragraphe "d" : narcotiques analgésiques : l'héroïne.

1973 : Eric de Vlaeminck : 1er affaire
Le champion du monde de cyclo-cross s'est rendu coupable à plusieurs reprises d'usage de drogue et a même subi une cure de désintoxication dans un asile psychiatrique.

1975 : Boxe : overdose
Mando Ramos, champion du monde des légers en 1969 et 1972, perdit son dernier combat par KO en novembre 1975, alors que la nuit précédente, il fut victime d'une overdose d'héroïne.


Dans son ouvrage, Physiologie de l'activité musculaire, le chercheur du collède de Springfield rapporte les études effectuées par certains confrères : "Mosso a montré que 0,1 g de cocaïne retarde l'apparition de la fatigue. Thiel et Essig ont mis en évidence que l'endurance d'hommes et de femmes pédalant sur des bicyclettes ergométriques était augmentée si on leur faisait absorber 0,1 g de chlorydrate de cocaïne par voie buccale. L'effet maximal était constaté 30 minutes après la prise. Herbst et Schellenberg, utilisant la même quantité de cocaïne, ont remarqué que la vitesse de récupération, après exercice sur bicyclette ergométrique, était augmentée."

1976 : L'herbe au secours des motards
Michel Rougerie, le champion français, aujourd'hui décédé, met en garde les pouvoirs sportifs sur la consommation d'herbe dans les grands prix : "depuis quelque temps, des odeurs suspectes se mêlent aux vapeurs d'essence. La marijuana a traversé l'atlantique dans les bagages des californiens habitués du Continental Circus. Les amphétamines serviraient également pour améliorer la "présence" des pilotes dans les passages stratégiques.

1977 : Eric de Vlaeminck : 2e affaire
Le frère aîné de Roger de Vlaeminck a été arrêté pour avoir forcé un barrage de police. Il était recherché pour avoir présenté de fausses ordonnances médicales à un certain nombre de pharmaciens dans le but de se procurer de la drogue.

1978 : Des "Flakes" dans la piscine
Marc Foreman de l'Université du Tennessee, l'un des meilleurs dosistes américains, suspendu de toutes les compétitions internationales pendant deux ans, a avoué qu'il avait pris de la cocaïne, cet été, au camp d'entraînement de Colorado Springs. Un autre nageur et trois nageuses, avec Foreman sont incriminés par la fédération Américaine AAU qui a refusé de reveler leus noms. Mais d'après le New York Times, il s'agit de Steve Tallman et des nageuses Jan Ujevitch, Beth Harrell et Gina Layton.

1979 : Séjour dans un centre de désintoxication
Darel Porter, l'un des protagonistes de la finale 1982 du championnat nord-américain de base-ball entre les cardinaux de Saint-Louis et les brasseurs de Milwaukee, avait, en 1979, séjourné dans un centre de désintoxication pour usage de drogue.

1980 : Coup de filet sur deux passeurs
Sam Lee Drummer et Ricky Wayne Brown, joueurs de la célèbre équipe des "Harlem Globe Trotters", ont été expulsés du brésil pour "passage" de drogue. Les policiers brésiliens ont en effet découvert dans leurs bagages de la marijuana et de la cocaïne.


Lawrence O'Brien, le commissaire de la NBA (National Basket American), sans trop croire à la réalité du fléau, s'est quand même résolu à faire adopter de timides mesures. "Tout joueur qui sera pris comme usager de drogue perdra sa licence de basketteur professionnel, mais il n'est pas question d'entreprendre des actions précipitées sur la base de simples allégations. Trois ans plus tard, le même O'Brien en convenait publiquement : "j'ai fait preuve de naïveté en déclarant que le problème n'existait pas dans le NBA"."


L'espagnol Guillermo del Riego, médaille d'argent aux derniers JO de Moscou, a été arrêter à Ceuta (espagne). Les douaniers ont découvert dans sa voiture et dans la semelle de ses chaussures, deux kilos de haschisch.


Chris Cobbs, journaliste au Los Angeles Times, au terme d'une enquête approfondie où il a interrogé toutes les parties prenantes du milieu du basket : entraîneurs, dirigeants et joueurs, révèle que dans le milieu du basket professionnel américain évoluent 40 à 75 % de drogués à la cocaïne. Parmi ces derniers, 10 % consomment de la "free base" dérivé dur de la coke dont les effets néfastes sont voisins de ceux de l'héroïne.