D'abord apparu au XIXe siècle dans le milieu du cyclisme, le dopage s'est progressivement étendu à l'ensemble des activités. Rançon du succès, plus un sport devient populaire, plus il est exposé au dopage. En Europe, trois disciplines sont concernées au premier chef : le cyclisme, le football et le tennis
Le cyclisme Tous les facteurs incitant au dopage font partie intégrante de l'organisation du sport cycliste : enjeux financiers, programmes de compétition surchargés, difficultés accrues des épreuves. En 1960, deux coureurs sont morts, dopés aux amphétamines : un cycliste en Suisse et le Danois Knud Enmark Jensen aux jeux Olympiques de Rome. En 1967, le coureur britannique Tom Simpson meurt durant le Tour de France après avoir absorbé des amphétamines. Dans les années soixante-dix, plusieurs cas de dopage aux corticoïdes sont repérés dans le cyclisme. Dans les années quatre-vingt, la généralisation de ce dopage est dénoncée par plusieurs coureurs. En 1991, l'équipe cycliste PDM est atteinte d'un "syndrome grippal", accompagné de problèmes intestinaux, résultats d'un dopage à l'EPO et à la cortisone. En 1998, des insuffisances hépatiques et rénales dues à l'EPO sont observées chez des coureurs cyclistes. On a assisté à une évolution dans le doping qui s'est affiné au cours du temps : il est d'abord empirique (consommation d'éther, de caféine, de strychnine ou d'alcool), puis il cherche à agir sur certains symptômes (recours à la trinitrine, aux tonicardiaques, aux extraits thyroïdiens, aux analgésiques et aux amphétamines), enfin il influence la régulation hormonale de l'organisme (avec les corticoïdes), pour en arriver à la prise d'EPO.
Le football Le dopage sévit dans le monde du ballon rond depuis quarante ans. En 1958, une enquête réalisé par l'Italien Ottani auprès des clubs professionnels italiens de football révèle que 27 % des joueurs de première division avaient utilisé des amphétamines, 62 % des analeptiques et 68 % des hormones et extraits hormonaux. 94 % des clubs étaient concernés. A l'heure actuelle, lors des coupes du monde et des championnats d'Europe, peu de cas ont été détectés. Certains footballeurs professionnels ont avoué être des consommateurs réguliers de tranquilisants. Depuis le printemps 1998, les juges italiens ont démantelé plusieurs réseaux de dopage (notamment à Bologne) qui alimentaient des clubs de première division (Turin, Parme...).
Le Tennis Ce sport est la proie idéale pour le dopage avec un circuit professionnel surchargé et des enjeux financiers importants. En 1959, l'Espagnol Andrès Gimeno est le premier joueur à admettre avoir reçu des injections massives de testostérone. En 1969, l'Américain Jack Froner reconnaît la pratique courante du doping dans les tournées professionnelles. En 1980, le Français Yannick Noah révèle que les joueurs du circuit ATP utilisent des amphétamines et de la cocaïne pour tenir le coup.
Les autres sports professionnels Une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1985 a montré que 40% des 700 joueurs professionnels de base-ball consommaient de la cocaïne. La proportion serait sensiblement la même chez les deux millions d'amateurs. En boxe, c'est surtout dans le circuit professionnel américain que les cas d'usage de stupéfiants sont les plus fréquents. On relève également un dopage spécifique à la boxe : la consommation d'amphétamines anorexigènes pour aider à perdre du poids et descendre dans l'échelle des catégories pondérales.